Train-train pas quotidien





10:45 Arrivée Gare de Lyon. Autour de nous, mono, colo, parents, et gamins qui courent partout. Pour la première fois, j'appartiens au club!


11:00 Montéee dans le train. Premiers soupirs de déception de la part des autres voyageurs en voyant mon bébé de 7 mois et demi dans les bras. La palme du regard désespéré revient à notre voisin de fauteuil de derrière, qui tapote déjà un texto dont je peux deviner le contenu "putain c'est sur moi que ça tombe, et dire que j'ai payé un supplément pour être en première". Bon voyage, l'ami.


11:19 Le train démarre. Est-ce qu'Aaron regarde calmement par la fenêtre, émerveillé par le superbe paysage ? Ah non, merde, on est seulement à Maison-Alfort.


11:30 Aaron s'énerve, le papa va le bercer dans l'inter-wagon.


11:35 Le papa capitule.


11:40 Je vais tenter ma chance dans l'inter-wagon.


11:45 Bébé capitule. Je retourne m'asseoir avec mon chou d'amour dans mes bras, endormi comme quand il était petit, je savoure.


12:00 Je ne sens plus mon bras gauche.


12:30 Un mec éternue, Aaron est réveillé. A table !


12:35 Le micro-ondes du wagon bar est cassé.


12:40 Il mange tiède, mais il mange. Il est parfait mon fils.





13:15 On joue "à dada" en chantant tout bas. Il éclate de rire. Qu'est ce qu'il est mignon. Ne me remerciez pas pour ces instants de grâce messieurs-dames. C'est cadeau.


13:30 Il déchire en 1000 morceaux le Famili que j'ai acheté au relay de la Gare de Lyon, pour me sentir un peu plus cliché dans mon nouveau rôle de mère. Pauvre magazine. Je l'avais même pas lu.


13:40 Il s'énerve, nouvelle tentative de sieste dans l'inter-wagon. Gros fail. Il se prend de passion pour un sticker de la SCNF avec un smiley en forme de portable. Je me tourne de l'autre côté, cette fois il flashe sur le boîtier de signaux lumineux du train. Billes grandes ouvertes. S'il parlait en hashtag, il dirait sûrement #jenedormiraisjamais.



 

14:40 Je suis toujours dans l'inter-wagon, en nage, les cheveux à moitiés arrachés, je le laisse me grimper dessus pour regarder le sticker trop moche. Une employée SCNF qui passe par là me complimente : "Qu'est-ce que qu'il est sage votre petit garçon", là je lève le nez, emplie de gratitude. Merci madame, je vous aime.


14:45 J'essaie de lui chanter des chansons et c'est là que je réalise que je ne connais que trois phrases de chaque Disney. Ce qui donne:

"Rêve ta vie en couleur c'est le secret du bonheur,
Fleurs aux pétales d'or répand ta magie ce destin impur rend moi ce qu'il m'a pris,
Prince Ali oui c'est bien lui Ali ababoua"


14;50. Une dame qui cherche du réseau passe par là et lui sourit. Il la dévore des yeux et la fixe avec sa tétine qui tremblote à 200km/h. Et merde, mon fils est un cœur d'artichaut.

15:00 Je retourne à ma place, papa lui lit Le Roi Lion, j'espère que les voisins apprécient sa voix suave quand il chante avec toute son âme "Je voudrais être roi". En tout cas moi j'adore, mon mari a une voix magnifique.


15:10 C'est la dernière ligne droite. On a dégainé le brumisateur. Il adore.


15:24 Nouvelle tentative de sieste. Victoire.

15:30 les gens qui s'activent à ranger leurs bagages nous mettent la pression du coup mon mari étale toutes nos affaires le long du couloir pour être prêts a sortir. 


15:35 Y a pas de clim dans les inter-wagon en fait. Je m'en rends compte seulement maintenant. Et on à 10 min de retard. J'attends donc avec le peu de dignité qu'il me reste assise dans l'escalier. Avec mon bébé dormant et dégoulinant dans les bras.


15:59 On s'est tous agglutinés du côté droit de la porte .Evidemment, le quai d'arrivée est à gauche.


16:00 La porte du train s'ouvre. Bébé se réveille et sourit. Papi est juste devant. Les vacances peuvent commencer.








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