Quand il était "petit"
Quand il était petit, j'entends par là quand il était nourrisson, je me disais que j'avais hâte qu'il grandisse, soit un peu plus éveillé, qu'on interagisse, que ses cuisses soient bien potelées, qu'on fasse des courses en rampant dans le salon. Je n'attendais que ça.
Bientôt, il aura 10 mois. Et moi j'ai l'impression d'avoir juste eu le temps de cligner des yeux depuis sa naissance. On vit avec, et on rate son évolution. Ça fait mal, dit comme ça, mais c'est plutôt l'idée. Parfois quelques photos nous permettent de nous rappeler. Nous prendre ça en pleine figure. Et ouais, j'ai pris 5 semaines, et des joues au passage. Mes yeux se sont dessinés, je les ouvre grand maintenant. Ma tête s'est aplatie à force de dormir sur le dos pour éviter la MSN.
Un beau jour, il se retourne. Il rampe, il lèche le sol et là on se dit que ça sert plus à rien de stériliser les tétines. D'ailleurs, c'est pas grave, on le faisait pas vraiment.
Il s'accroche à la table basse et on se dit qu'il est temps protéger les coins de meubles. On oublie d'acheter les protections alors dès qu'il se lève, ben on reste à côté, et on met la main sur le coin.
On achète les cache-prise mais on hurle "nooon" quand il s'approche. Question d'habitude.
Un jour il nous regarde et on sent qu'il comprend. Là, le nourrisson est définitivement derrière nous. C'est un bébé, un mini enfant, qui se tient debout dans sa gigoteuse, accroché aux barreaux parce qu'on l'a couché et qu'il a encore envie d'un câlin. Quand je le vois comme ça, mon coeur fond instantanément. Genre la plaque de beurre qu'on met au micro-ondes pour préparer un gâteau. Le morceau doré qui se liquéfie en 3 secondes et demi, à fond, pleine puissance. Pareil. Je le vois, avec ses larmes de crocodiles, ses petites mains qui empoignent fermement les barreaux de son lit. Impossible de résister, ivre de tendresse, je m'approche dans la pénombre, il me tend les bras, je le prends, je le serre, je hume ses cheveux, toujours, je l'embrasse, je le câline, comme si on allait se quitter longtemps, trop longtemps, toute une nuit c'est déjà trop long.
Quand il avait quelques semaines et qu'il souffrait du combo magique à nuits blanches garanties coliques+reflux, on finissait, épuisés, par dormir avec lui. Evidemment, le mari et moi, on était chacun de notre côté, au bord du lit comme un précipice, prêts à tomber, et le nounours de 5 kilos et 60 cm s'étalait au milieu, de tout son long, en mode étoile
Aujourd'hui, c'est presque notre plus grand rêve. Même juste pour une sieste. On meurt d'envie de pouvoir lui faire des câlins-sages. Mais dès qu'on le couche avec nous, on se mange une tarte dans la figure, un pied dans les yeux, ben oui, c'est plus marrant d'attraper le babyphone, de grimper sur la tête de lit comme si c'était l'Everest, et de marcher sur nous.
Alors quand je vois un nouveau-né, comme le petit prince qui est arrivé il y a 10 jours, et que je peine à me rappeler qu'Aaron avait fait cette taille un jour, je me dis que :
1- Il est vraiment temps de me retaper les 500 photos de la maternité.
2- Il faut vraiment que je profite, maintenant. Parce que si je panique déjà, là, qu'est ce que ça va être dans 10 mois ? Quand il parlera ?
Légère panique.
Je vous laisse. Je vais me refaire les 500 photos de la maternité.
Je vous laisse. Je vais me refaire les 500 photos de la maternité.
Ne vous méprenez pas. Cet instant ©Ourson Chéri |
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Bizzzz