Papa, maman, même combat ! (par Le Mari)

 Le rôle du père, la place d'un père, être père.
Quelle image en avons-nous, nous les hommes ? Celle du nôtre, celle de la société : chef de famille. Le père c'est celui qui chapeaute tout de loin, il n'intervient que très peu et représente l'autorité. On ne pourra jamais enlever le lien qui unit un enfant à sa mère. C'est en elle qu'il s'est développé, en elle qu'il est resté bien au chaud en sécurité pendant 9 mois. C'est sa mère qui a souffert pour faire naître ce bébé de plus de 4kg ! Ce lien est indélébile, encré dans leur ADN. Et ce n'est qu'à ce moment, à la naissance, que notre bébé découvre la deuxième personne qui l'aimera plus que tout au monde, son père. 

Alors oui, comme certainement 99 % des papas, j'ai parlé au ventre de ma femme, ma voix a dû lui rappeler vaguement quelque chose mais encore une fois, pour moi, je ne suis devenu père que le 1er décembre 2014 à 13h23. Pour les lectrices assidues d'Ourson Chéri, vous savez que ma femme a vécu un accouchement difficile où il lui était compliqué de se rendre compte de ce qu'elle venait d'accomplir. Pour moi aussi ce fut un choc émotionnel, mais j'ai eu le privilège d'être le premier à le découvrir, des pieds à la tête, et je n'ai pu m’empêcher de sourire à la vue de sa bouche, oui ce bébé est bien le mien, je suis son père ! La vie prend à ce moment là un tout autre sens, il n'y a plus qu'une seule chose qui compte lui, Aaron. Tout tourne autour de lui, son bien-être. 

Ça fait peur au début, car avant nous avions encore une part d'insouciance, de liberté, qui ont maintenant fait place aux responsabilités de la vie privée. Je suis responsable de mon fils, de ma famille. Et cette responsabilité vous fait grandir. Je ne suis pas devenu un autre homme mais une part de moi s'est renforcée, a pris conscience que je ne compte plus pour 1 mais pour 3. Quand je me projetais en tant que père, je me voyais donner quelques biberons, le changer de temps en temps mais jamais pour la grosse commission, ne jamais devoir l'habiller. Il faut dire que je n'étais pas à l'aise lorsque je portais dans mes bras le bébé d'un autre. Mais pour Aaron ce fut naturel, comme ci cette aisance paternelle était enfouie en moi et venait grâce à lui de se révéler. Je savais comment le tenir, lui donner son biberon, le bercer, j'étais devenu papa et j'y prenais du plaisir. Toute mes appréhensions s'étaient évaporées face à ce petit homme pour qui je ressentais déjà un amour et une fierté inconditionnels. Dès les premiers jours un nouveau lien venait de s'installer pour notre bébé, le lien père-fils. 
Un lien qui s'est accentué quelques temps après la reprise du travail de Delphine.
En effet, face à l'impitoyable monde du mode de garde et quelques tentatives infructueuses, il a fallu faire un choix. Arrêter de travailler pour garder mon fils. Je suis passé de jeune marié, à bientôt père, puis papa, et enfin homme au foyer ! 

Pendant plusieurs mois, je me suis occupé d'Aaron. Biberon du matin, sieste, couches, déjeuner, jeux, sieste, promenade. Chaque jour amenait son lot de nouveautés, car Aaron grandissait. Il a commencé à faire ses siestes seul, sans avoir à s'endormir dans mes bras, à ramper, faire du quatre pattes, se tenir debout, bouger dans tout les sens. Au début, c'est plutôt simple, il reste allongé sur son tapis d'éveil, mange, dort mais au bout de quelques mois, il se transforme en véritable explorateur qu'il faut surveiller sans relâche. 
Garder un bébé c'est un vrai métier, c'est du sport mais au final on ne retient que les moments de complicité, d'affection, la chance d'avoir pu être aux cotés de mon fils pendant ses premiers mois. Même s'il ne se souviendra certainement jamais que nous sommes restés ensemble si longtemps, je sais qu'au fond de lui, par la façon dont il me regarde, quelque chose de spécial s'est installé entre nous deux. Le lien qu'un père peut tisser avec son bébé peut être aussi fort que le lien naturel d'une mère et son enfant, j'en suis convaincu.

 Et aujourd'hui, même si je suis toujours un jeune homme de 28 ans, qui joue – presque plus – à Clash of Clans, qui regarde le foot, et aime se retrouver entre mecs, je suis surtout un père qui est prêt à tout pour celui qui a changé sa vie. Je ne suis pas un mari très expressif, Delphine pourra vous le confirmer – si ce n'est pas déjà fait dans des posts instagram – alors pour une fois, merci ma chérie de m'avoir offert le plus beau cadeau de la Terre entière, Aaron. Je vous aime.



Ourson Chéri 




Commentaires

Unknown a dit…
Waouhhhh J'adore !!! lecriture est un des points communs que tu dois avoir avec delphine bravo très émouvant
Anonyme a dit…
Coucou Delphine, ça fait un moment que je te lis et tenais à te dire que tu me touche chaque fois que je te lis (pour le coup David m'à egalement touché). Quelle richesse d'âme vous avez vous deux, qu'est ce que vous vous aimez ça crève les yeux ! Profitez d'être tous les trois. Vous êtes beaux. Très beaux. Des bisous !!! Melissa (19 ans).
Marine. P a dit…
Wouaouh! La fin m'a donné des frissons et une petite larmichette au coin de l'oeil :) Bravo David ! Vous êtes vraiment trop mignons et admirables je trouve, votre famille et vos anecdotes réveillent mon envie de faire un bébé car mes peurs s'apaisent petit à petit en vous lisant alors merci !
Et au passage c'est cool de se rappeler les gamins qu'on était il y a quelques années qui maintenant sont devenus des adultes et aussi parents pour certains d'entre nous ^^
Lila a dit…
Post très émouvant !
Unknown a dit…
Magnifique article! Magnifique témoignage.. Un papa gaga de plus ;)
Unknown a dit…
Magnifique! Lire le point de vue d'un papa c'est tout simplement émouvant..
Avec le quotidien (& les petites prises de becs par moment..oups) on oublie trop souvent que c'est magique d'être parents.. <3
Merci au super papa de mon super petit coeur.. à qui je ne dis pas assez souvent "Tu es un papa génial, tu le sais?"
rilazo a dit…
Très jolie texte ! Moi je trouve qu'il n'y a rien de plus beau que la relation père/fils. Mon grand de 3 ans a un lien très complice avec son papa, c'est magique !