Je suis cette maman... amoureuse comme si elle avait 16 ans
C'est son regard, sourcil levé, et ce sourire qu'il m'envoie, qui me foudroie à chaque fois. A l'époque déjà j'avais une aiguille qui me picotait le coeur quand il souriait comme ça.
Je suis tombée amoureuse à côté d'une imprimante, quand on rédigeait des articles à 1500 signes. On perdait des points à chaque minute de retard sur l'heure demandée par le prof. Vite, grouille-toi, je suis à -2.
On attendait bêtement devant l'imprimante qui n'arrêtait pas de buguer, et on a perdu 16 points sur 20, en gardant un petit sourire en coin.
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Les féministes me tueraient. J'ai un secret, je crois aux contes de fée. Je crois aux méchantes belles-mères, aux papas parfois impuissants, aux malheurs qu'on raconte à ses oiseaux (ou ses copines) et à cette histoire de chevalier qui vient nous délivrer. J'avais la rage et la force des gens qui sont tout juste majeurs. Moins deux mille euros au compteur, un loyer entier à payer et rien à foutre des difficultés. Je n'avais pas mal quand je m'endormais le soir, non, j'étais seule, libre, cheveux mal colorés au vent et surtout j'emmerdais le monde. Invincible. Inconsciente. J'ai fait en sorte que la vie glisse sur moi, parce que sinon elle m'aurait fait trop mal.
Et puis il est arrivé. Avec sa simplicité et son coeur tout frais. Lisse, fort, vaillant.
Quand je croyais que les portes étaient fermées, il m'a montré qu'il suffisait de tourner la poignée. Alors on les a tournées ensemble. Et on ne s'est jamais arrêtés.
C'est ma version de la tour et de la princesse. Je suis devenue fragile mais amoureuse. J'ai eu peur de le perdre maintenant que je l'avais, et le pire c'est que j'ai aimé ça. J'avais quelqu'un à aimer par dessus tout, j'en avais rêvé, c'était toi. C'était risqué, tout pouvait s'arrêter, et puis non, au fond, on le savait je crois. Jusqu'au bout du monde.
Il était une fois, il y a très très longtemps, et seulement pour les croyants, les humains avaient deux têtes et avaient été séparés. Il n'avaient plus qu'à retrouver leur moitié.
Tu es né juif et moi protestante, tu es aussi ancré dans le sol que je suis perchée sur la lune, mais c'était toi mon âme sœur, mon autre moitié, ça je pourrais le parier.
Il était une fois, il y a très très longtemps, et seulement pour les croyants, les humains avaient deux têtes et avaient été séparés. Il n'avaient plus qu'à retrouver leur moitié.
J'aime ton regard quand tu te coiffes, ta voix quand tu cherches à me faire rire, et lorsque tu éternues cet air outré si je ne te dis pas "à tes souhaits". J'aime que tu ne parles pas beaucoup mais que tu aies pleuré quand tu m'a vue en mariée. J'aime que tu aies voulu des enfants de moi, et qu'ils soient devenus ton armure à toi, celle dont je pensais que tu n'avais même pas besoin.
Mon armure c'est vous. Tu m'as sauvée, j'ai rendu les armes, la guerre est finie, à nous la paix.
Aujourd'hui je suis maman de deux enfants, ils sont mon monde, l'air que je respire et mon bouclier contre cette sournoise de vie. Depuis bientôt 9 ans je m'endors en t'écoutant respirer et ça fait du bien à mon coeur inquiet. Ta simplicité désarme mon esprit torturé. La vie est si facile quand on la voit à travers toi. Je suis de ces humains blessés qui boitent un peu à l'intérieur d'eux. J'ai mille blessures entrouvertes que tu panse inlassablement. Je voudrais vous protéger mais je n'arrive pas toujours, avec ce p'tit coeur en miette pourtant trop gros pour ma poitrine, alors je le soigne, je me soigne, pour arriver un jour à marcher droit et vous épargner tout ça. Je travaille à redevenir la guerrière de 20 ans qui était partie avec des sacs poubelles en guise de cartons.
Tu m'as sauvée j'te dis. Tu m'as libéré de la tour, tu m'as draguée près d'une imprimante, tu as changé ma vie. Tu m'as fait vivre un conte de fée en m'offrant une existence normale. Celle dont j'avais toujours rêvé.
Enfin.
Les gosses, le scénic, il nous manque juste le chien. Y a des gens, tout ça, ça leur file des boutons, ça les angoisse, et la vie alors, et la passion?
S'ils savaient...
S'ils savaient...
Après plus de 8 ans.
Après 2 enfants.
Après les cernes, les gastros, les gueules de bois.
Après les colères, les déprimes, les nuits coupées en trois.
Après les baisers volés, les instants magiques, les moments graves.
Après nos larmes, nos fous rires, toutes les fois où on a inventé un nouveau délire.
Après les restos, les plateaux télé mcdo, les éternelles discussions de ce qu'on fera le jour où l'on gagnera au loto.
Après le 26 mai.
Après le 1er décembre et le 4 juillet.
Après ton visage quand je suis devenue ta femme et ta main qui serrait la mienne quand tu es devenu papa.
Après la routine, les joggings informes, les chaussettes pour dormir, les dimanches pas coiffés devant la télé.
Après les impôts, les coups durs, les vacances qu'on a pas pu se payer.
Après toutes ces années, après s'être déjà appris par coeur, après la passion du début.
Après ces petites attentions qui se sont inévitablement espacées, toutes ces fois où on s'est endormis chacun le dos tourné.
Après le bain, le biberon, la machine que tu as fait tourner à 23h et que je ne t'ai pas aidé à étendre.
Mon amour n'a pas changé. Ma passion pour toi, tes cheveux, et l'odeur de ta peau.
Rien n'a changé. Rien ne m'a jamais rassasiée.
Je ne me suis pas lassée du son de ta voix, j'ai découvert avec les grossesses et les enfants de nouvelles facettes de toi. J'aime que tu sois un petit flemmard comme moi et qu'on se batte pour savoir qui se lève pour la télécommande (c'est toi). J'aime chaque recoin de ton corps, chaque parcelle de ton âme. J'aime ton être tout entier, même tes défauts font ton charme.
En ce moment, on dort pas. Les squattages de l'un, les dents de l'autre. On finit à 4 dans un lit trop petit et on se lève avec les yeux et le dos qui brûlent de notre position de la nuit. Il fait noir quand on part, noir quand on rentre.
Mais le bonheur ça se choisit et ça se vit. Entre les pyjamasques et le pansoral il y a encore de la place pour nous. Il y aura toujours une place pour nous. 8 ans de nous, des cernes jusqu'au menton et en un clin d'œil je vibre encore pour tes mains, une fraction de seconde, c'est parti, mon coeur fait un bond.
On s'est fâché, on a eu ces crises, ces peurs, on faisait exprès de se dire le mot interdit pour se montrer comme on allait loin, comme c'était grave, comme on était nuls.Tu crois que je ne me battrais pas pour toi et t'es bête puisque je l'ai signé, je l'ai promis, je l'ai tatoué à mon poignet.
Mon amour pour toi, dévorant, débordant, sans limite, sans retenue. Sans filtre et sans honte.
Ici et jusqu'au bout du monde.
Ici et jusqu'au bout du monde.
Quand j'avais 16 ans j'étais insolente et invincible. Mais t'as compris mon âme et je suis devenue ta femme.
Je suis vulnérable maintenant, mais je t'aime toujours autant, j'ai encore des frissons quand tu me regardes comme tu sais, j'ai encore cette vague de sérénité quand je plonge mon nez dans ton écharpe parfumée, je t'aime toujours, follement, passionnément, inconditionnellement.
Je suis vulnérable maintenant, mais je t'aime toujours autant, j'ai encore des frissons quand tu me regardes comme tu sais, j'ai encore cette vague de sérénité quand je plonge mon nez dans ton écharpe parfumée, je t'aime toujours, follement, passionnément, inconditionnellement.
J'ai toujours cru à cette histoire de prince charmant.
Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants.
Je suis cette maman... qui aime toujours comme si elle avait 16 ans.
Je suis cette maman... qui aime toujours comme si elle avait 16 ans.
© Joy Angeli Photography (série complète à retrouver ici) |
Commentaires
A votre Amour. Je suis emue car tes mots me renvoient à ma propre histoire, à mon prince charmant. Je lis dans l'ombre habituellement mais pas ce soir.