Ourson Chéri, la première bougie
Coucou mon coeur ca va ? J'ai quelque chose à te raconter. Ce n'est pas
une souris verte ni un lapin multicolore, non c'est un autre genre
d'histoire.
Aujourd'hui, on est le 29 mars et le 29 mars est vraiment une drôle de date, tu sais.
D'abord, c'est le jour de l'anniversaire de ta grand-mère. Celle que tu ne connais pas. Celle qui est venue te voir à la maternité et qui a disparu ensuite. Celle qui m'a dit qu'elle partirai à la montagne avec des amis pour ton premier Noël, quand tu avais trois semaines, et qu'on ne pourrait pas se voir. J'étais déçue mais j'ai compris, pour l'une des personnes que j'aime le plus au monde, ma petite soeur. Pour qu'elle fête Noël avec son papa (qui n'est pas le mien), tant pis si c'était ailleurs. Ta grand-mère n'est jamais revenue te voir ensuite, parce qu'on habite trop loin et que le RER A, ça craint. Elle n'a pas voulu se déplacer pour voir mon nouvel appartement quand j'ai déménagé. Ni pour me voir, moi, sa fille. Ni jamais pour te voir toi, son petit-fils. Elle n'est pas venue, alors nous sommes allées à elle. Une fois un jour de février, deux heures, après on s'est fait dégagés parce qu'elle avait une course à faire au supermarché. Tu avais 2 mois, et parce que Waze avait compté une heure pour rentrer à la maison, on a dû te donner ton biberon dans la voiture, dans ton siège auto, et attendre un peu, assis sur la banquette arrière, reflux oblige. Après, on s'est retrouvés coincés dans les bouchons et par miracle mon amour tu avais dormi tout le long. La troisième et dernière fois en date que tu as vu ta grand-mère, tu avais 4 mois. Nous sommes venus, encore une fois. Juste avant qu'elle ne parte vivre dans le sud. Quelques semaines après ça, j'ai découvert qu'elle était bien à Paris, pour ce fameux Noël juste après ta naissance, et qu'elle m'avait menti. Comme son silence lors de ma grossesse, comme son absence à ma baby-shower, elle m'avait non seulement laissée tomber, mais elle m'avait menti, comme pour m'échapper.
Je me suis demandée quel monstre pouvais-je bien être pour mériter ce mensonge. A quel point nous détestait-t-elle pour vouloir nous éviter encore une fois le jour de Noël. Je n'ai pas la réponse. Ce n'est peut être pas de la haine, c'est peut être de l'indifférence. Mais c'est ce jour-là que j'ai abandonné. Tous les efforts faits depuis longtemps, trop longtemps. Tout ce que j'ai pardonné. Il n'y a pas plus fidèle qu'un enfant. Je me suis pris des centaines de portes fermées et j'ai frappé à nouveau, à chaque fois, inlassablement.
C'est son anniversaire et ça ne compte plus, parce que j'ai passé ma vie à essayer. Pendant quelques temps, ça a marché. Les plus belles années. Tout est fini depuis que j'ai un saphir à mon doigt et une étoile autour de mon cou. Voilà. C'est tout.
Et puis il y a eu toi, il y a eu ce Noël, il y a eu ce mensonge. J'ai laissé tombé violemment. Au détriment d'une petite sirène. Je m'en veux encore parfois. Mais c'est pourtant évident : elle ne veut pas de moi, pas de nous. Même ton premier anniversaire a été ignoré. Toi, mon ange d'innocence.
Depuis que tu es là, j'ai compris que l'amour d'une mère n'a pas de limites. Si c'est le cas, je n'y peux rien. Au fond, le problème n'est sûrement pas autour de mon cou, il est ailleurs, et il est costaud.
Le 29 mars c'est son anniversaire. Mais tu vas voir, qu'elle est toujours importante cette date. Bien plus que tu ne l'imagines.
Merci à vous, ma famille, mes amies, mes copines, mes instagrammettes, mes décembrettes, d'être devenues fidèles au blog, de suivre nos aventures, de me lire et de me donner tellement, même virtuellement. J'espère encore pour longtemps.
Tu n'as même pas idée de ce que tu m'as apporté. Joyeux premier anniversaire, Ourson Chéri.
Aujourd'hui, on est le 29 mars et le 29 mars est vraiment une drôle de date, tu sais.
D'abord, c'est le jour de l'anniversaire de ta grand-mère. Celle que tu ne connais pas. Celle qui est venue te voir à la maternité et qui a disparu ensuite. Celle qui m'a dit qu'elle partirai à la montagne avec des amis pour ton premier Noël, quand tu avais trois semaines, et qu'on ne pourrait pas se voir. J'étais déçue mais j'ai compris, pour l'une des personnes que j'aime le plus au monde, ma petite soeur. Pour qu'elle fête Noël avec son papa (qui n'est pas le mien), tant pis si c'était ailleurs. Ta grand-mère n'est jamais revenue te voir ensuite, parce qu'on habite trop loin et que le RER A, ça craint. Elle n'a pas voulu se déplacer pour voir mon nouvel appartement quand j'ai déménagé. Ni pour me voir, moi, sa fille. Ni jamais pour te voir toi, son petit-fils. Elle n'est pas venue, alors nous sommes allées à elle. Une fois un jour de février, deux heures, après on s'est fait dégagés parce qu'elle avait une course à faire au supermarché. Tu avais 2 mois, et parce que Waze avait compté une heure pour rentrer à la maison, on a dû te donner ton biberon dans la voiture, dans ton siège auto, et attendre un peu, assis sur la banquette arrière, reflux oblige. Après, on s'est retrouvés coincés dans les bouchons et par miracle mon amour tu avais dormi tout le long. La troisième et dernière fois en date que tu as vu ta grand-mère, tu avais 4 mois. Nous sommes venus, encore une fois. Juste avant qu'elle ne parte vivre dans le sud. Quelques semaines après ça, j'ai découvert qu'elle était bien à Paris, pour ce fameux Noël juste après ta naissance, et qu'elle m'avait menti. Comme son silence lors de ma grossesse, comme son absence à ma baby-shower, elle m'avait non seulement laissée tomber, mais elle m'avait menti, comme pour m'échapper.
Je me suis demandée quel monstre pouvais-je bien être pour mériter ce mensonge. A quel point nous détestait-t-elle pour vouloir nous éviter encore une fois le jour de Noël. Je n'ai pas la réponse. Ce n'est peut être pas de la haine, c'est peut être de l'indifférence. Mais c'est ce jour-là que j'ai abandonné. Tous les efforts faits depuis longtemps, trop longtemps. Tout ce que j'ai pardonné. Il n'y a pas plus fidèle qu'un enfant. Je me suis pris des centaines de portes fermées et j'ai frappé à nouveau, à chaque fois, inlassablement.
C'est son anniversaire et ça ne compte plus, parce que j'ai passé ma vie à essayer. Pendant quelques temps, ça a marché. Les plus belles années. Tout est fini depuis que j'ai un saphir à mon doigt et une étoile autour de mon cou. Voilà. C'est tout.
Et puis il y a eu toi, il y a eu ce Noël, il y a eu ce mensonge. J'ai laissé tombé violemment. Au détriment d'une petite sirène. Je m'en veux encore parfois. Mais c'est pourtant évident : elle ne veut pas de moi, pas de nous. Même ton premier anniversaire a été ignoré. Toi, mon ange d'innocence.
Depuis que tu es là, j'ai compris que l'amour d'une mère n'a pas de limites. Si c'est le cas, je n'y peux rien. Au fond, le problème n'est sûrement pas autour de mon cou, il est ailleurs, et il est costaud.
Le 29 mars c'est son anniversaire. Mais tu vas voir, qu'elle est toujours importante cette date. Bien plus que tu ne l'imagines.
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29 mars 2014
Je
sors du RER de Nogent-sur-Marne avec mon ordinateur portable sous le
bras. Je vais chez mes beaux-parents pour travailler, c'est mon week-end
de permanence à l'agence et je n'ai toujours pas de wifi chez moi.
Je monte les escaliers et je ne pense qu'à ça. J'ai un doute, quand
même. Un petit doute. Et puis merde. Je traverse hors des clous, je vais à la pharmacie, j'achète le Clearblue qui coûte un œil
parce qu'il n'y a rien d'autre et je le range dans une pochette
sous mon ordinateur. J'avance d'un pas décidé. Persuadée du résultat.
Je le ferai ce soir, à la maison.
Je descends l'allée de la
résidence et je n'arrive pas à le sortir de ma tête. Quand ma belle-mère
m'ouvre, coup de chance, elle est sur le point de se préparer. Je
m'installe donc seule dans le salon silencieux, ouvre mon ordi, regarde les dossiers les
yeux dans le vague. Je jette un oeil à ma sacoche. Impossible de résister plus
longtemps. Je peux le faire maintenant, pendant qu'elle est dans sa salle de bains. Tranquille. Comme ça je serais fixée et je
passerai à autre chose.
La suite vous la connaissez
sûrement, je l'ai déjà racontée ici. 2 minutes à me tourner les pouces
dans 2 mètres carrés, une fenêtre avec écrit "enceinte, 2-3 semaines",
beaucoup de larmes, je ne sais plus combien de minutes passées enfermée
là-dedans à me moucher et pleurer, dans un ordre aléatoire, tellement
que je me suis dit un moment donné qu'elle allait m'entendre et croire
que j'ai un grave problème de santé ou que je suis menacée par des
dealers. Il faut que je le dise. Tout de suite. Je ne peux pas le dire à
David par téléphone, c'est trop nul, comment je vais me débrouiller,
putain et mon montage vidéo, celui que j'ai commencé il y a un mois
en me disant que je lui annoncerai comme ça, comment je vais le finir en moins de 6 heures ? Le montage, je ne le finirai pas ce soir, je lui annoncerai bêtement pendant qu'il
installe la Free, avec une boîte à stylo chicos dans lequel j'aurais mis le test. Le montage n'aura pas été commencé pour rien, je le finirais,
deux mois plus tard, et on le montrera à nos amis le jour de notre
anniversaire du mariage pour leur révéler la surprise. Tout est bien qui
finit bien.
En attendant je suis là avec mon rouleau de
papier toilette et mon mascara coulant. Je sors, mon clearblue à la main. Je
toque à la chambre d'Arielle et je n'arrive même pas à parler, je me sens con. Alors je
lui montre. Elle le voit dans ma main, comprend immédiatement. Elle a été grand-mère dès cet instant. J'ai lu la joie
dans ses yeux, dans son rire, dans sa surprise. Fidèle à elle-même, la Mère dans toute sa splendeur, elle m'a fait la liste des établissements médicaux de la région pour savoir où je pourrai être suivie et
accoucher. Tu la reconnais bien là, ta Nanou, hein mon coeur ? C'est typique. C'est elle.
Celle qui m'a accueillie dès le début, alors que David partait vivre à
l'étranger et que je n'étais peut-être qu'une copine de passage. Celle
avec qui je bois des litres de café dans la cuisine en fumant des clopes
et en refaisant le monde. Celle qui m'a prise dans ses bras, par les
mots encore plus que par les gestes, pudeur oblige, toutes les fois où j'en ai eu besoin. Elle est unique ta Nanou. Aux antipodes du cliché de la belle-mère. C'est la femme splendide, déjà. Copines, famille, nounou... à chaque fois que quelqu'un la rencontre, il s'extasie sur sa beauté et sa classe. Sauf qu'elle ne le sait pas, si on lui dit, elle va protester avec un sourire timide. Mais ce qu'elle a surtout, c'est la beauté du coeur. Pour toi, c'est la grand-mère qui donne de l'amour pour deux. C'est celle qui, après que j'ai passé une journée chaotique toute seule à la maison lors de ta première otite, et sachant que le mari ne rentrait pas le soir à cause d'un déplacement, était venue me chercher. A 22 heures. Elle nous a ramenée chez eux et t'a veillé toute la nuit pour que je prenne des forces, alors qu'elle travaillait le lendemain. C'est elle, ta Nanou, c'est cette femme-là. Tu as raison de l'aimer comme tu l'aimes. Elle est exceptionnelle. Voilà pourquoi ce 29 mars je ne l'oublierai jamais. Mon minuscule bébé de 2-3 semaines était prêt à changer nos vies.
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29 mars 2015
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29 mars 2015
J'ai repris le travail
depuis deux semaines et tu me manques, beaucoup. Je me heurte pour la
première fois à la culpabilité. Toi qui faisais tes nuits, tu vas
commencer à les hacher à coup de réveils-tétines, jusqu'à 15 fois certains mauvais soirs. Et c'est là que ça va se réveiller. Ce besoin d'écrire. De
raconter, témoigner, partager. Exorciser les nuits de merde, magnifier
tes petits exploits, rendre hommage à ma magnifique famille toute décousue et imparfaite. Je vais
créer un blog et je l'appellerai Ourson Chéri, parce que David m'a
toujours fait penser à un ours, que, du coup, mon petit coeur, je t'appelais mon
nounours, et que chéri c'est un peu notre mot favori, celui qu'on se dit
lui et moi pour s'appeler, parfois même quand on s'engueule. Je
ne sais pas si j'arriverai à le tenir, si j'arriverai à écrire, si ce
sera intéressant, si ce sera lu, mais je vais essayer, parce que
j'aime trop ça, et que ça fait trop longtemps que j'ai vidé la corbeille
remplie de nouvelles que j'avais rédigées et détestées. Je vais écrire, et je vais essayer d'aimer ce que j'écris. Pour ça, je vais parler de toi mon
fils. J'ai écrit pendant un mois "en secret" sans le dire à mes proches
pour voir si je tenais le rythme et gardais l'inspiration. Je l'ai rendu
public un jour d'avril que j'ai oublié, mais que Facebook ne manquera
pas de me rappeler.
Ça fait un an maintenant
et c'est grâce à toi Aaron. Tu m'as rendu ma plume et donné des ailes.
Nous sommes le 29 mars 2016 et Ourson Chéri est lu par des milliers de mamans chaque mois maintenant. Ce n'est peut-être que le début, ça ne
continuera peut-être pas toute la vie, mais cette année a été
particulière. On n'était pas nombreuses au début. J'ai raconté les premières dents, les premières grandes vacances, le premier voyage en train. On a commencé à être de plus en plus, sur Instagram et par ricochet, ici sur le blog. L'automne est arrivé, ta première bougie avec. J'ai raconté mon accouchement. Je suis revenue sur mes galères et mes peurs. J'ai écris une lettre à celle que j'étais avant ton arrivée, et cette lettre m'a offert quelques semaines de gloire, en explosant les chiffres et les visites. Certain(e)s d'entre-vous m'ont connu comme ça et sont resté(e)s. Il y a eu des mois avec beaucoup d'articles, d'autres un peu moins, des looks, des moods, des flashbacks, des moments douloureux dévoilés, des joies racontées. Il y a eu ma vie.
Je
reçois tous les jours des messages de Mamans incroyables qui partagent
non pas la même vie ni la même histoire, mais le même amour de leur
enfant et de leurs proches, les mêmes doutes, la même fatigue, la même culpabilité parfois et les mêmes bonheurs simples.
J'apprends tous les jours à être une maman, et je ferai
ce que je peux pour être une bonne maman. Aaron, sache que ma porte sera ouverte si tu
veux te préparer à la maison le jour de ton mariage. Elle sera ouverte
pour Noël, Pâques et Hannouka. On fêtera tout, parce que tes parents sont
juifs mais ta famille est mixte, et surtout parce qu'on s'aime et que
rien n'importe plus au monde que les moments que l'on passe ensemble.
Merci à vous, ma famille, mes amies, mes copines, mes instagrammettes, mes décembrettes, d'être devenues fidèles au blog, de suivre nos aventures, de me lire et de me donner tellement, même virtuellement. J'espère encore pour longtemps.
Tu n'as même pas idée de ce que tu m'as apporté. Joyeux premier anniversaire, Ourson Chéri.
Commentaires
Ce petit bout de ton chemin que nous fait partager avec ses fleurs ses cailloux et ses brindilles...je relativise beaucoup de choses et tes photos me font sourires je me retrouve dedans parfois avec ma fille...nos chemins ne sont jamais tout lisse et c est ce que nous défini nous rend unique.. j espère encore lire et voir en images un bout du tiens...une maman pepette&choupette
Je ne pourrais pas écrire aussi bien mais je ressens la même chose pour les enfants l'envie de les aimer, les protéger, les chérir.
Je te souhaite tout le bonheur que vous avez besoin car on ressent l'amour qui règne au sein de votre cocoon. Pleins d'aventures, de fous rires, de moments magiques ... Avec ta famille, celle de ton mari qui t'a ouverte les bras.
Que la vie vous sourit même si parfois elle n'est pas juste, tu seras rebondir car vous êtes soudés. Belle continuation et au plaisir de lire encore ...
Joyeux anniversaire a ourson chéri.
C'est un réel plaisir de te lire en attendant mon bébé qui devrait arriver en août.
Merci de te mettre à nu, merci de partager tes expériences sans tabou, c'est beau, courageux et toujours très bien écrit!
J'espère voir une 2ème bougie le 29 mars prochain! :)
Je suis une maman de jumelles qui sont grandes maintenant. Mais imagine : deux Aaron d'un coup, deux bb à gérer (on n'a que deux mains hein)....Trouver des astuces etc.
Aaron est magnifique, toi, une jolie femme, une maman pleine d'idées que bcp de bb et d'enfants aimeraient avoir, une maman aimante et bienveillante. J'espère donc en cette date anniversaire etre accepé et continuer à te lire.
Nos garçons ont à peine 4 mois d'écart, j'étais aussi un peu sur BBC, ici j'ai découvert un univers qui me plait, l'amour que tu fais transparaître.
J'ai eu aussi des moments difficiles avec ma maman... Ca va ca vient. Je deviens philosophe et prend les choses comme elles viennent mais c'est difficile d'élever un enfant quand nous même nous n'avons pas eu ce qu'il fallait enfant. Je te souhaite plein de bonheur et un joyeux anniversaire à ourson chéri. Je continuerai à te suivre. Merci pour ce que tu fais.
Tu arrives à mettre noir sur blanc bien souvent ce que je ressens.
J'ai 37 ans (trois enfants : deux filles et mon dernier MON fils a 4 ans aujourd'hui, le meilleur poisson d'Avril qu'on ne m'est jamais fait !!!).
J'ai des parents, une mère qui s'en fout de ces 3 uniques petits-enfants mais qu'elle appelle mes bébés le peu de fois où je fais encore l'effort de lui amener...
Merci de partager avec nous.
Sarah (samy74200 sur insta)